A défaut de pouvoir organiser des ateliers, conférences et classes ouvertes en janvier 2021 à l’occasion de la semaine des classes inversées et pédagogies actives (CLISE), nous avons décidé cette année de proposer une micro-formation sous la forme d’une newsletter afin de favoriser le développement professionnel des enseignants et la mutualisation des ressources. L’ensemble des ressources produites à cette occasion sont disponibles en cliquant sur les documents ci-dessous :
Lundi : Un peu d’histoire
Mardi : Faut-il devenir un influenceur ou une influenceuse sur YouTube pour réussir sa classe inversée ?
Mercredi : les classes inversées sont-elles réservées aux profs un peu geeks ?
Jeudi : Les cours à la maison et les devoirs en classe ? Et si ce n’était pas si simple ?
Vendredi : Autonomes ? En difficulté ? Qui sont ces élèves qui prébiscitent les classes inversées ?
Samedi : Des classes inversées aux classes renversées : variations sur le thème des pédagogies actives
L’apprentissage de compétences liées à l’argumentation nécessite du temps et de l’investissement, tant de la part des élèves que des enseignants. Cet article a pour objectif de présenter une situation d’apprentissage permettant de ludifier la réalisation d’un exercice d’argumentation en associant à la fois une activité préparatoire à l’écrit et la réalisation d’une argumentation à l’oral.
Introduction
Dans un article publié en septembre 2018 sur The Conversation, Yann ROCHE se demande « Pourquoi les élèves n’en font pas plus que ce que demandent les profs ». A cette question, l’ingénieur-chercheur en pédagogie propose plusieurs pistes de réponses en rappelant que les élèves, comme le reste de la société, ont majoritairement un rapport utilitaire au savoir et qu’ils développent par conséquent un rapport stratégique aux études.
Ainsi, une étude menée par Saeed PAIVANDI, professeur en sciences de l’éducation, sur une cohorte d’étudiants montre que :
36 % déclarent travailler dans une perspective utilitariste pour obtenir des bonnes notes, réussir aux examens et s’assurer un bon avenir professionnel ;
34 % ont une approche « minimaliste » du travail et se contentent consciemment d’un minimum indispensable pour valider leur année ;
11 % sont « désimpliqués » ;
Et seulement 19 % « privilégient la compréhension et le sens », « s’approprient le savoir d’une manière personnalisée » et justifient leur implication par un « plaisir d’apprendre » non-stratégique.
Ce constat interroge l’efficacité des situations d’apprentissage proposées aux élèves et étudiants, notamment en histoire et géographie dont l’enseignement répond traditionnellement à trois finalités principales :
Une finalité civique qui vise à donner aux élèves les outils leur permettant de comprendre le monde social et politique dans lequel ils vivent et d’y exercer, le moment venu, leur responsabilité de citoyen doté d’un esprit critique ;
Une finalité intellectuelle qui invite les élèves à comprendre et mettre en perspective le monde dans lequel ils vivent dans le temps et dans l’espace, en adoptant notamment une démarche comparative ;
Une finalité culturelle qui consiste à fournir aux élèves un bagage / socle culturel commun censé être à l’origine d’un sentiment d’appartenance commune.
Or, on comprend au regard de la nature des examens et du principe de viabilité des connaissances que c’est sur ce dernier aspect culturel – souvent circonscrit à la question des programmes – que se focalisent toutes les attentions, aussi bien des élèves et de leurs parents, que de la société qui nourrit régulièrement de nombreux débats et polémiques sur la nature des questions, thématiques et repères à enseigner. Pourtant, les études les plus abouties sur ces questions (LANTHEAUME et LETOURNEAU, 2016) nous invitent à la plus grande modestie sur la place des professeurs d’histoire dans la construction d’une culture historique commune au regard de l’importance grandissante des films, BD, jeux vidéos, émissions de télévision, youtubeurs, etc.
C’est dans cette perspective que s’inscrit cette proposition d’activité révélatrice d’une démarche de « classe inversée » considérée non pas comme une méthode pédagogique organisant « le cours à la maison et les devoirs en classe », mais comme une adaptation des pratiques pédagogiques aux nouveaux contextes technologiques et documentaires qui transforment le rapport de nos sociétés aux savoirs. En somme, il s’agit de rappeler, en histoire-géographie comme dans d’autres disciplines, que les connaissances sont certes un élément essentiel du processus d’apprentissage mais qu’elles n’en constituent ni un préalable, ni l’unique finalité. Ainsi, les classes inversées contribuent à transformer le rapport des élèves au savoir afin de valoriser non plus seulement la mémorisation mais d’autres tâches cognitives et compétences transversales. Dans le cadre de l’enseignement de l’histoire, il s’agit notamment de proposer un rééquilibrage entre la finalité culturelle d’une part, et les finalités civique et intellectuelle d’autre part.
Les objectifs pédagogiques pour les élèves
Développer des compétences liées à l’argumentation ;
Développer des compétences liées à la recherche d’informations en autonomie ;
Développer des compétences liées à la coopération et le travail en équipe ;
Développer des compétences liées à la maîtrise de l’oral.
Les objectifs pédagogiques pour les enseignants
Diversifier les situations d’apprentissage ;
Proposer des situations d’apprentissage ludiques et permettant de dédramatiser certains blocages liés à l’écriture ;
Proposer des situations d’apprentissage permettant de mettre en œuvre une différenciation simple et rapide ;
Proposer des situations d’apprentissage permettant à la fois de susciter une émulation / saine compétition entre les élèves, tout en favorisant le travail d’équipe, la coopération et l’évaluation par les pairs.
La phase de préparation
Les élèves sont invités à travailler sur un plan permettant de mettre en œuvre une argumentation en réponse à un sujet / une problématique.
Selon le niveau de classe et les objectifs pédagogiques, il est possible d’envisager différentes formes d’organisation de cette phase de préparation :
Cliquez sur l’image pour accéder et télécharger des exemples de fiches d’activité
La phase de mutualisation
C’est une étape très importante au cours de laquelle les élèves mettent en commun leur préparation et confrontent leurs idées.
Les élèves savent qu’ils vont devoir défendre collectivement leur argumentation et que la cohérence de l’équipe peut être un élément qui fera la différence. Ils travaillent donc souvent avec beaucoup de sérieux durant cette phase afin de choisir le meilleur exemple possible et s’assurer que chacun maîtrise le plan et la logique de l’argumentation.
Les équipes peuvent être imposées par l’enseignant afin de favoriser la mixité ou bien constituées de manière aléatoire à l’aide d’un outil comme KeamK.
Pendant la phase de mutualisation, l’enseignant complète sa feuille de match sans que les élèves ne sachent au préalable sur quelle partie ils vont être interrogés :
Cliquez sur l’image pour accéder et télécharger des exemples de fiches d’activité
La phase d’argumentation
Après quelques mots permettant d’introduire le sujet, l’enseignant dévoile les deux premières équipes qui vont s’affronter sur le modèle d’une battle de hip-hop ou bien de joute oratoire :
Il peut par exemple utiliser ce support de présentation qui permet d’organiser les temps de passage :
Pendant que les équipes se succèdent au tableau, afin d’éviter ceci pour le reste de la classe…
… vous pouvez adopter plusieurs stratégies :
Inviter les élèves à prendre en notes le plan qui se construit au fur et à mesure des battles afin de bénéficier d’un corrigé construit collectivement ;
Inviter les élèves à compléter une fiche d’évaluation à partir de critères discutés et adoptés collectivement au début de la séance ;
Prévenir les élèves que l’activité sera évaluée et qu’ils seront invités à reproduire le plan de composition à l’issue de la séance.
La phase de remédiation
A l’issue de chaque battle, la classe doit désigner l’équipe la plus convaincante en justifiant son choix sur des critères liés à la fois aux connaissances et à la méthode.
C’est un moment important au cours duquel les élèves progressent énormément en termes de méthodologie car ils discutent ensemble de la validité d’un exemple, ou bien de la finesse d’une transition par rapport à une autre. Très rapidement, les élèves se prennent au jeu et développent des capacités d’écoute et d’évaluation entre pairs.
Il est par ailleurs possible à ce moment de valoriser la note de certains élèves au regard de leur implication dans cette phase de remédiation et de la qualité de leurs remarques / conseils aux autres élèves.
Conclusion
Expérimentée et améliorée par mes élèves depuis trois années, cette activité bénéficie désormais d’un bilan globalement positif :
Elle favorise le travail d’équipe et la coopération entre élèves : très rapidement, les élèves comprennent que la participation de tous les membres du groupe à l’oral constitue un critère permettant de départager deux équipes. Les élèves les plus à l’aise avec l’argumentation ou ayant pris de l’avance dans la phase de préparation profitent de la phase de mutualisation pour faire progresser les élèves les plus en difficulté avec l’argumentation.
Elle encourage les élèves à approfondir les connaissances : dès la deuxième édition de cet exercice, certains élèves ne se contentent plus des connaissances fournies dans le tableau de préparation. Ils comprennent en effet que les connaissances complémentaires apportées leur permettront parfois de faire la différence lors des battles. Ils vont donc chercher les chiffres les plus récents en géographie ou bien l’exemple le plus original en histoire.
Elle favorise une écoute mutuelle et une co-construction des compétences : lors de la phrase de remédiation, les élèves doivent à la fois repérer les erreurs ou imprécisions dans les connaissances, mais aussi proposer des améliorations dans la mise en œuvre de la méthode.
Avoir compris les connaissances pour être en mesure de les mettre en œuvre à l’oral (dans la phase de préparation et de mutualisation)
Mobiliser la mémorisation active en se posant des questions (phase de mutualisation et de remédiation)
Répéter ces connaissances à intervalles expansés (3 fois, dont 2 à distance)
Développer ses capacités intentionnelles (dans la phase d’argumentation)
Bénéficier d’un feedback immédiat permettant de rectifier une éventuelle incompréhension et de profiter des bénéfices de l’erreur (phase de remédiation)
Cette formation a été proposée lors de la CLIJ (CLasse Inversée la Journée) et l’UNA (Université numérique d’automne) en 2018. Si vous souhaitez d’avantage d’information, n’hésitez pas à me contacter via Twitter ou par l’intermédiaire du formulaire de contact de ce blog.
Des classes inversées à la pédagogie participative et sociale :
L’école au défi des compétences du XXIe siècle
Le principe de la “conférence inversée” consiste à renverser la posture magistrale généralement induite par une conférence en demandant aux participants de consulter en amont une série de documents et à faire remonter leurs questions qui constitueront la structure de l’intervention.
Les questions peuvent être transmises par mail (confinversee@outlook.fr) ou bien via le compte Twitter @MIL_Bertrand avec le mot-dièse #CliseDijon
Abstract
“Les cours à la maison et les devoirs en classe ?” “Du face-à-face au côte-à-côte ?” “De simples cours en vidéo ?” Que sont au juste les “classes inversées” dont on entend si souvent parler ?
Cette conférence-inversée a pour objectif de vous d’apporter quelques éléments de réponse en essayant de vous donner les clefs pour construire non pas UNE mais VOTRE classe inversée.
Mickaël BERTRAND est professeur d’histoire, géographie, Education Morale et Civique au lycée Anna Judic de Semur-en-Auxois. Il est également formateur, tuteur, et administrateur de l’association Inversons la Classe !
Atelier 1 : Les formulaires numériques, un outil pour accompagner vos élèves dans l’acquisition des connaissances
GoogleForms et FramaForms vous permettent de créer des questionnaires numériques afin d’accompagner l’acquisition de connaissances en autonomie par les élèves.
En fonction des réglages choisis et de vos objectifs pédagogiques, vous pouvez permettre à vos élèves de coopérer, de bénéficier de plusieurs tentatives pour répondre, de recevoir une correction automatique, etc.
Avant le cours, l’analyse des résultats statistiques vous permet d’adapter au mieux votre enseignement aux réponses de vos élèves afin de remédier plus efficacement en classe aux éventuelles difficultés rencontrées.
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Atelier 2 : Plickers, un outil pour évaluer rapidement l’acquisition de connaissances
Plickers est une application qui vous permet de réaliser des quiz et des sondages en classe avec un smartphone ou une tablette, sans nécessité d’équipement pour les élèves. Simple et efficace, elle vous permet :
d’évaluer les connaissances acquises grâce à une activité préparatoire ou à l’issue d’une séance de cours ;
de réaliser un sondage ou une évaluation diagnostique permettant d’introduire une séance.
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Atelier 3 : Les “classes inversées” dans l’enseignement de compétences linguistiques
Formateur : Cathia GAÏTA, professeur d’anglais et formatrice académique
Présentation d’exemples pour une mise en oeuvre des classes inversées dans l’enseignement du français et des langues étrangères.
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Atelier 4 : Les “classes inversées” pour développer l’autonomie et le travail en équipes
Formateur : Julien CREMOUX, professeur des écoles
Présentation de la mise en oeuvre d’une classe inversée en CM1/CM2 (cycle 3) permettant de réfléchir à l’organisation de la différenciation pédagogique par l’intermédiaires d’ateliers tournants dans le temps, mais aussi à la gestion de l’autonomie des élèves par l’intermédiaire du plan de travail, des gammes et des ceintures.
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Atelier 5 : Mettre en oeuvre une “classe inversée” durant son année de stage, mission impossible ?
Formateur : Baptiste RAMEAU, professeur d’histoire, géographie, EMC et ancien professeur-stagiaire à l’ESPE de Dijon en 2016-2017
Comment lever l’ ”auto-censure” et essayer d’autres pratiques pédagogiques pour diversifier les situations d’apprentissage ?
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Cette journée de formation s’inscrit dans le cadre de la #CLISE2018 (semaine de la classe inversée)
Source de stress tant pour les élèves que pour les enseignants, les évaluations occupent une place centrale dans le système éducatif français. Encore très majoritairement associées à des notes et des moyennes, ces évaluations sont aujourd’hui utilisées à des fins qui sont parfois très éloignées de leur esprit initial. Selon les circonstances, on les mobilise en effet autant pour mesurer l’acquisition de connaissances, que la maîtrise de compétences, voire pour se prononcer sur une orientation, et parfois même porter un jugement sur la qualité du travail d’un enseignant et l’efficacité d’une réforme de l’éducation.
De l’élève aux parents, en passant par l’enseignant et l’administration, l’évaluation ne laisse en tout cas personne indifférent et mérite donc qu’on y accorde toute notre attention en espérant pouvoir en limiter les effets néfastes (démotivation, sentiment d’injustice, décrochage…), et au contraire en tirer tous les bénéfices en termes d’accompagnement dans les apprentissages.
Plan de l’article
Les problématiques rencontrées
Les pistes de solutions pour gagner du temps
Abandonner “les devoirs à la maison” au profit d’activités préparatoires non-discriminantes
L’évaluation automatisée
Abandonner les évaluations notées en cours de formation au profit de véritables évaluations formatives
L’évaluation par les pairs
Les outils numériques
Les pistes de solutions pour gagner en efficacité
L’auto-évaluation
L’évaluation de confiance
Pour une évaluation véritablement différenciée
Vers une application de suivi des élèves
Cahier des charges
Principales fonctionnalités
Conclusion
Orientations bibliographiques
I. Les problématiques rencontrées
Bien que les pratiques en termes d’évaluation ne soient pas homogènes (en fonction des niveaux, des disciplines et des enseignants), quelques problématiques communes reviennent régulièrement dans la littérature sur le sujet :
Comment éviter d’entretenir, voire de renforcer par notre système d’évaluation des inégalités socio-scolaires déjà tellement criantes au sein de l’école ? Le rapport sur l’état de l’école publié chaque année par la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) montre à quel point les inégalités sociales et territoriales entre les élèves persistent dans notre système éducatif, à un niveau d’ailleurs bien supérieur aux autres pays de l’OCDE.
Comment mobiliser l’évaluation au service de la lutte contre le décrochage scolaire ? Le cercle vicieux des mauvaises notes est en effet considéré comme l’un des facteurs prépondérants de la baisse de motivation chez les élèves potentiellement décrocheurs qui, à force de s’entendre répéter qu’ils n’ont pas les bases leur permettant de progresser, finissent par abandonner.
Comment parvenir à se détacher d’une évaluation trop souvent calquée sur le modèle des examens alors que les instructions officielles nous invitent à évaluer en cours de formation bien d’autres compétences que celles mobilisées lors de ces épreuves certificatives ?
Comment fournir des appréciations plus denses et plus objectives (sur les copies, sur les bulletins, sur le livret scolaire) qui ne soient pas vécues par les élèves comme une sanction, ni comme un jugement, mais comme un outil au service des apprentissages et de la progression des élèves ?
Comment réduire le temps de travail fastidieux consacré à l’évaluation/notation des élèves au profit d’activités permettant la mise en oeuvre d’un véritable accompagnement dans le processus d’apprentissage ? Combien d’enseignants, après avoir vu les élèves ranger leur copie au fond du sac en jetant un simple coup d’oeil à la note, ont en effet été tentés de raccourcir leur temps de correction en s’épargnant la rédaction des commentaires dans la marge ? Combien d’élèves ont ainsi raté de précieuses occasions de progresser ? Cette situation est d’autant plus désespérante que le temps de correction des copies représente en moyenne 14% du temps de travail des enseignants et peut même atteindre 15,7% du temps de travail pour les professeurs des disciplines littéraires et les sciences sociales.
II. Les pistes de solutions pour gagner du temps
Abandonner les “devoirs à la maison” au profit d’activités préparatoires non-discriminantes
Il s’agit d’un des dispositifs fondamentaux de ce qu’il convient désormais d’appeler la “classe inversée”.
Les études les plus récentes sur le travail personnel montrent en effet que les devoirs à la maison sont généralement peu rentables et renforcent les inégalités sociales entre les élèves dont les parents (ou un substitut rémunéré) peuvent assurer un suivi et les élèves qui se retrouvent seuls le soir face à leur cahier et leurs difficultés. Le travail à la maison est par ailleurs souvent mal vécu par les élèves et leurs parents car il est souvent source d’angoisse, voire de conflits au sein de la sphère familiale qui aura tendance à en faire porter la responsabilité sur l’école.
Cela ne signifie pas cependant qu’il faille abandonner toute forme de travail personnel, mais uniquement celui qui pourrait mettre en difficulté l’élève lorsque le professeur n’est pas à ses côtés pour l’accompagner. Cela revient concrètement à abandonner les exercices d’application des compétences qui composent très majoritairement les “DM” évalués.
A l’inverse, on peut judicieusement remplacer ces devoirs à la maison par des “activités préparatoires” de bas niveau cognitif qui ont le mérite de responsabiliser les élèves dans la construction et l’avancement du cours, tout en libérant du temps de transmission des connaissances en classe au profit d’activités cognitivement plus exigeantes et souvent bien plus intéressantes pour les élèves.
Concrètement, je demande par exemple à mes élèves de Seconde de regarder une courte vidéo sur les Grandes Découvertes en complétant un questionnaire qui me permet de les accompagner dans l’acquisition des connaissances essentielles du cours. Après m’être assuré de la maîtrise de ces éléments en début de séance et avoir répondu à d’éventuelles questions, il nous est alors possible d’envisager ensemble une tâche complexe (de préférence différenciée) centrée autour d’un aspect plus précis des connaissances et/ou de compétences particulières.
Si les activités préparatoires ne sont pas systématiquement notées, la plupart des élèves le demandent car ils les réalisent généralement avec beaucoup de sérieux et comprennent rapidement l’intérêt d’une telle démarche.
L’évaluation automatisée
Lorsqu’il est mis au service de la pédagogie, le numérique constitue un moyen extraordinaire pour gagner du temps de correction, notamment dans le cadre de l’évaluation de l’acquisition des connaissances. Les dizaines de milliers d’enseignants qui utilisent désormais quotidiennement Google Formulaire ne s’y sont pas trompés. Que ce soit pour l’évaluation des “activités préparatoires” ou pour le contrôle des connaissances en fin de séquence, l’utilisation d’un questionnaire en ligne permet d’économiser des centaines d’heures de correction et des kilos de papier.
Précisons en préalable aux esprits les plus réfractaires qu’il ne s’agit en aucun cas de remplacer toutes les évaluations par des questionnaires à choix multiples (QCM). A l’inverse, il serait absurde de s’en passer lorsque cela peut permettre de gagner à la fois en temps et en efficacité.
Encore faut-il néanmoins avoir réfléchi au préalable à cet outil pour en cerner les potentialités et les limites pédagogiques. Par exemple, l’utilisation d’un QCM permet d’aller beaucoup plus loin qu’une simple récitation pour vérifier la maîtrise d’une notion car il permet, en modifiant la formulation, de distinguer l’élève qui a appris par coeur une définition sans la comprendre de l’élève qui a véritablement compris la notion et est en mesure de la réinvestir dans d’autres contextes. Le QCM possède néanmoins des limites intrinsèques telles que la place du hasard (dont la signification statistique devient néanmoins de plus en plus négligeable quand le nombre des questions augmente).
Le tutoriel ci-joint permet de découvrir les principales fonctionnalités de Google Formulaire et du module complémentaire Flubaroopermettant d’obtenir un tableau statistique des résultats de l’évaluation :
Abandonner les évaluations notées en cours de formation au profit de véritables évaluations formatives
La plupart des enseignants ont appris à distinguer l’évaluation sommative de l’évaluation formative. Si la première est généralement placée en fin de séquence afin d’établir un bilan de la somme des acquis à l’issue d’une phase d’apprentissage, la seconde s’inscrit dans le processus de formation, à un moment où l’élève peut mobiliser différentes ressources, travailler en équipe, prendre davantage de temps, etc.
Cependant, puisqu’elles portent le nom d’ “évaluations”, ces activités font très souvent l’objet d’une notation par les enseignants qui l’utilisent d’ailleurs parfois comme un moyen de s’assurer que l’exercice est réalisé avec suffisamment de sérieux par les élèves. Ces derniers l’acceptent d’autant plus volontiers qu’ils considèrent ces exercices comme une forme de rattrapage d’éventuelles mauvaises notes en évaluation sommatives (qu’ils appellent généralement les “contrôles”).
Sauf qu’en utilisant l’évaluation formative dans cette perspective, on minimise fortement son objectif initial, à savoir celui d’accompagner le processus d’apprentissage en apportant aux élèves un retour d’informations sur leur production favorisant la confiance et la motivation nécessaires au dépassement de leurs erreurs.
Même si l’enseignant explicite systématiquement la différence entre une évaluation sommative et une évaluation formative, même s’il applique des coefficients différents à ces activités respectives, il n’en demeure pas moins qu’aux yeux des élèves et de leurs parents, l’évaluation reste une évaluation tant qu’elle est notée ! Par conséquent, elle demeure stratégiquement une évaluation susceptible d’augmenter une moyenne qui, à la fin du trimestre, sera de toute façon l’élément principal pris en compte lors du conseil de classe.
C’est pourquoi il me semble judicieux de réfléchir à l’utilisation des évaluations formatives pour se libérer progressivement des notes. S’il n’est en effet pas encore possible de s’affranchir administrativement des notes (dont la docimologie a pourtant montré depuis longtemps les limites), une désintoxication en douceur est envisageable afin de ne pas trop brusquer les élèves et leurs parents qui sont souvent les plus attachés à cette échelle. Comme le précise Alain DIGER, doyen des inspecteurs pédagogiques de l’académie d’Orléans-Tours et instigateur d’une expérimentation en cours sur l’évaluation, l’objectif n’est pas “de faire disparaître la note pour le plaisir de la faire disparaître, mais d’en promouvoir un usage raisonné pour renforcer la qualité des apprentissages”. La note sert en effet aujourd’hui “davantage aux élèves à se situer les uns par rapport aux autres qu’à identifier les points sur lesquels ils doivent concentrer leurs efforts pour progresser. Par ailleurs, la note, en exacerbant la compétition au sein de la classe, véhicule son lot de vainqueurs mais aussi de vaincus. Elle amplifie les inégalités scolaires et renforce le déterminisme social, des effets délétères dont le système éducatif français souffre exagérément” [TESTARD-VAILLANT, 2016].
Pour ce faire, il convient cependant de se doter de nouveaux outils permettant à l’élève de profiter au maximum de ces exercices afin d’engranger des conseils lui permettant de progresser et ainsi retrouver le sens originel d’évaluations résolument formatives.
L’évaluation par les pairs
Ce type d’évaluation connaît un renouveau depuis quelques années dans la dynamique des MOOC (massive open online course) qui rassemblent parfois plusieurs milliers de participants. Dans ces conditions, impossible d’envisager une correction traditionnelle des copies. Ce qui fonctionne (plus ou moins bien) dans le cadre de formations en ligne pour adultes n’est cependant pas directement transposable dans le cadre d’une salle de classe de l’enseignement primaire et secondaire.
Dans l’idéal, les concepteurs de MOOC demandent à leurs participants de corriger entre deux et cinq copies afin de favoriser la multi-correction et objectiver l’évaluation. Un tel système est néanmoins difficilement envisageable si les copies ne sont pas dématérialisées. De même, le contexte de la salle de classe n’est pas forcément favorable à ce genre de pratique. Les relations interpersonnelles risquent en effet de biaiser les corrections des élèves. Une procédure d’anonymisation des copies et des correcteurs serait donc bienvenue, ce qui demande encore une fois une organisation assez lourde.
Par conséquent, si l’évaluation par les pairs peut permettre de gagner beaucoup de temps à l’enseignant et constituer un exercice formateur pour les élèves, elle nécessite une procédure précise qui ne peut pas être improvisée. Des idées intéressantes peuvent notamment être empruntées chez les praticiens de la Twictée où l’évaluation ne donne pas nécessairement lieu à une note, mais pour laquelle les élèves-correcteurs sont chargés d’identifier des types d’erreur, puis de proposer des “Twoutils” permettant de corriger la production initiale. Ainsi, l’élève-producteurs et l’élèves-correcteur ne sont plus seulement dans un rapport d’évaluation, mais bien dans une démarche collaborative d’apprentissage.
Les outils numériques
Si les outils numériques permettent de gagner beaucoup de temps dans le cadre d’évaluations automatisées (cf. développement ci-dessus), ils peuvent également s’avérer tout aussi efficaces dans le cadre d’évaluations nécessitant des réponses complexes et rédigées par les élèves, mais aussi des appréciations tout aussi développées de la part du correcteur.
Depuis quelques années, avec notamment le développement d’assistants personnels intelligents tels que Siri ou Cortana, les solutions de reconnaissance vocale se sont largement démocratisées. Google Doc propose par exemple un outil gratuit appelé “Saisie vocale” tout à fait convaincant. Si vous souhaitez néanmoins utiliser un outil encore plus performant, il est possible d’investir quelques dizaines d’euros dans la gamme Dragon Naturally Speaking de Nuance qui permet de personnaliser l’outil à votre voix ainsi qu’à votre style d’écriture et donc améliorer ses performances au fur et à mesure des utilisations.
Grâce à ce logiciel, terminé les commentaires gribouillés dans la marge ! Il suffit désormais de lire la copie et de la commenter oralement en vous contentant d’ajouter progressivement des numéros en face des éléments corrigés.
Après deux années de pratique, cette technique m’a non seulement permis de diminuer sensiblement le temps de correction des travaux d’écriture, mais je me suis également rendu compte que j’étais beaucoup plus précis et disert dans mes commentaires, formulant ainsi plus facilement des conseils et des propositions de reformulation à mes élèves.
Une fois la correction terminée, selon l’équipement de vos élèves, vous pouvez :
Envoyer la fiche d’évaluation aux élèves par mail,
Imprimer la fiche d’évaluation et la glisser dans la copie.
Dans le cas de copies rédigées directement sur un logiciel de traitement de texte (qu’il s’agisse de Google Doc, Word ou bien OpenOffice Writer selon l’équipement personnel des élèves ou des salles informatiques de l’établissement), il est également possible d’aller encore plus loin car tous ces outils sont désormais dotés de solutions de commentaires intégrés. Il n’est donc plus nécessaire de distinguer la copie de la fiche d’évaluation et vous pouvez directement dicter vos commentaires qui apparaîtront sous la forme de capsules en marge de la production des élèves. Par ailleurs, dans le cadre d’une évaluation formative, les élèves peuvent répondre à vos commentaires afin d’améliorer progressivement leur travail :
III. Les pistes de solutions pour gagner en efficacité
Si les dispositifs précédents visaient avant tout à gagner du temps dans l’activité fastidieuse de correction, ils ne sont pas dénués d’ambition pédagogique. Que ce soit pour l’évaluation automatisée, l’abandon de la notation pour les évaluations formatives, l’utilisation d’un outil de reconnaissance vocale… l’objectif principal reste de mettre l’évaluation au service des apprentissages.
En effet, comme le rappelle Renald LEGENDRE dans son Dictionnaire actuel de l’éducation : “Évaluer, c’est comprendre, éclairer l’action de façon à pouvoir décider avec justesse de la suite des évènement”. Il s’agit donc bien d’une action qui ne se limite pas à contrôler la maîtrise de connaissances et compétences à un moment donné, mais bien d’une activité essentielle inscrite dans un processus d’apprentissage permettant non seulement de valider une étape, mais aussi toujours de préparer la prochaine.
C’est dans cette perspective que les solutions suivantes ont été pensées.
L’auto-évaluation
L’auto-évaluation peut être entendue dans plusieurs sens.
Le premier qui vient à l’esprit est souvent celui qui consiste à demander à l’élève lui-même d’évaluer sa production avant que l’enseignant ne le fasse. L’intérêt pédagogique d’une telle pratique consiste à inviter l’élève à porter un regard critique sur son travail en espérant lui faire prendre conscience des éventuelles limites de sa préparation. Si cela fonctionne parfois, il n’est cependant pas rare d’être confronté à des remarques déconcertantes d’élèves sur lesquelles l’enseignant aura bien du mal à rebondir : “Je n’ai pas assez travaillé”, “Je n’avais pas compris cette partie du cours” ou encore “J’avais fait l’impasse sur cette question”. Que répondre alors d’autre sinon : “Il faudra davantage travailler la prochaine fois”…
La seconde acception de l’auto-évaluation consiste à anticiper cette difficulté en demandant à l’élève de préparer lui-même son évaluation en proposant des questions et des exercices en amont. L’objectif consiste alors à le faire réfléchir sur les connaissances et les compétences attendues à l’issue d’une séquence. Cette pratique a non seulement le mérite de responsabiliser l’élève dans une démarche de co-construction des apprentissages, mais elle permet aussi de dédramatiser l’évaluation encore trop souvent vécue par certains élèves comme un piège qui serait tendu par des professeurs animés d’une constante et macabre volonté d’utiliser leur stylo rouge.
Encore faut-il trouver ensuite le bon dosage entre l’évaluation complètement préparée en amont qui risquerait ensuite de se transformer en épreuve de récitation en classe d’un devoir préparé à la maison et l’auto-évaluation qui permet de rappeler les connaissances et compétences susceptibles d’être évaluées tout en conservant une part de surprise dans le sujet donné. Tout dépend alors du niveau de classe, du degré d’autonomie et de l’avancement dans la formation des élèves.
L’évaluation de confiance
Beaucoup trop d’élèves vivent mal les évaluations et accumulent les échecs car ils ne comprennent pas leurs notes. Ceci est d’autant plus vrai dans les évaluations des tâches complexes pour lesquelles les élèves sont parfois incapables d’expliquer pourquoi ils ont obtenu 12/20 quand leur voisin n’a eu que 7/20. Comment dans ces conditions espérer les faire progresser ?
Force est de constater d’ailleurs qu’il est parfois difficile à un enseignant lui-même de justifier avec précision qu’il ait mis un point plutôt que deux à une question notée sur 3. L’expérience de l’examinateur probablement… Sauf que c’est justement cet élément implicite qui manque à l’élève pour savoir comment passer la prochaine fois de 1 à 2, voire ensuite de 2 à 3. D’où le sentiment d’injustice dramatique qui conduit au découragement des élèves : “De toute façon, avec lui, je n’aurai jamais la moyenne !”
Expliciter ses critères d’évaluation, c’est aussi un acte de formation ! C’est une tâche certes exigeante et chronophage, mais indispensable. Cela implique d’être en mesure pour un enseignant de s’interroger sur les moyens à acquérir pour répondre à un exercice et donc par conséquent d’être en mesure de les expliciter aux apprenants et d’en faire des objectifs d’apprentissage précis. Qu’il s’agisse de dispositifs par niveaux ou par ceintures, ces outils se multiplient actuellement dans les salles de classe mais entraînent des difficultés matérielles pour en assurer le suivi.
Pour une évaluation véritablement différenciée
Dans un système éducatif parfait, l’élève pourrait avancer à son rythme et n’être évalué que lorsqu’il est prêt. Si de telles expérimentations existent à l’école primaire où la gestion du temps de classe et des élèves est plus souple, dans la réalité de la plupart des classes du secondaire, il faut avancer le programme et bien souvent enchaîner les chapitres et notions à un rythme effréné.
A défaut de pouvoir revenir sur les connaissances d’un chapitre à l’issue d’une évaluation de connaissances, il devrait pourtant être envisageable d’étirer davantage le temps d’apprentissage des compétences que l’on sait indispensables pour la construction des savoirs à venir. Ainsi, on pourrait probablement éviter d’accumuler les lacunes années après années dans un système actuellement découpé en niveaux de classe où l’élève n’est pas obligé de maîtriser toutes les compétences exigées pour passer à la classe supérieure, mais où les enseignements ultérieurs reposeront bien quant à eux sur des bases supposées acquises.
Encore une fois, pour ce faire, il convient de se doter d’un véritable outil qui permette à l’élève de ne pas refermer sa copie en essayant de se persuader que le prochain devoir sera un nouveau départ, mais qui lui permette plutôt de se fixer des objectifs précis à travailler jusqu’à la prochaine évaluation dans un esprit de progression permanent.
Telles sont les ambitions de l’application de suivi des élèves…
IV. Vers une application de suivi des élèves
Afin de mettre en oeuvre les dispositifs d’évaluation évoqués précédemment, de nouveaux outils sont nécessaires. La généralisation des évaluations par compétences à l’école primaire et au collège a été accompagnée de la multiplication des applications permettant d’en suivre l’avancement. Les espaces numériques de travail (ENT) proposent quasiment tous leur solution et des logiciels complémentaires tels que SACoche sont désormais largement diffusés. Et pourtant, aucun de ces outils n’est parvenu à me convaincre après plusieurs mois de recherche, d’essais, et de bricolage.
D’où cette proposition mise à la disposition des collègues qui voudront s’en emparer, dans l’attente d’un éditeur susceptible d’en proposer une version encore plus fonctionnelle, ergonomique et adaptable. Les principales fonctionnalités de cet outil sont en effet pensées pour une utilisation dans le cadre d’un enseignement d’histoire-géographie en lycée, mais elles peuvent aisément être adaptés à d’autres cycles et disciplines.
Cahier des charges
Au fur et à mesure des essais sur les différents outils existants, j’ai construit une liste des fonctionnalités qui me semblent indispensables à la mise en oeuvre d’un système d’évaluation positive et participative.
Simple, ergonomique et accessible
L’outil doit être utilisable à la fois par l’enseignant, ses élèves, mais aussi les parents ;
Il doit permettre une identification simple et rapide (à partir d’une simple adresse mail, mais aussi des réseaux sociaux) ;
Il doit pouvoir être consulté et modifié autant sur PC, que sur tablette et smartphone ;
Il doit donner la possibilité aux utilisateurs de recevoir une notification (ou bien un mail) à chaque modification de son tableau de bord ;
Il doit être gratuit.
Ludique, interactif et collaboratif
Il doit permettre à l’élève et à ses parents d’identifier rapidement et facilement les points forts et les axes de travail d’un élève à l’aide de tableaux, graphiques et couleurs ;
Il a pour ambition de devenir un outil central dans la communication entre l’enseignant, l’élève et ses parents. Par conséquent, bien que l’enseignant soit le seul à bénéficier de droits d’écriture, les élèves et les parents doivent pouvoir ajouter facilement des commentaires ;
Il est notamment utilisé pour mieux différencier les apprentissages et ainsi aider l’élève et l’enseignant à adapter les évaluations en fonction du parcours de chacun ;
Par ailleurs, il doit pouvoir être utilisé par l’enseignant comme un véritable outil de diagnostic le plus objectif possible lui permettant de préparer les bulletins et conseils de classe.
Évolutif
Il doit être en mesure de s’adapter au parcours d’apprentissage individuel de chaque élève ;
Il a d’ailleurs pour ambition d’aider les élèves et leurs parents à prendre conscience de la progression des compétences et résultats au fur et à mesure de l’année afin de lutter contre le sentiment de dévalorisation qui précède le décrochage scolaire ;
Il est également possible de conserver cet outil sur plusieurs années pour permettre de suivre l’évolution des compétences d’un élève non seulement sur une année, mais aussi à l’intérieur d’un cycle ;
Enfin, il a pour ambition d’être suffisamment malléable pour être adapté par d’autres collègues, dans d’autres disciplines et avec d’autres compétences, en modifiant simplement et rapidement quelques paramètres.
Présentation des principales fonctionnalités de la version bêta
Seul l’enseignant possède des droits d’écriture sur le fichier, mais l’élève et ses parents ont la possibilité d’y collaborer en ajoutant des commentaires directement sur le fichier (l’enseignant reçoit alors un courriel automatique l’informant d’une modification apportée au fichier).
Ce fichier est composé de plusieurs onglets :
La feuille de synthèse constitue la page principale. Elle se présente sous la forme d’un tableau de bord de l’élève qui permet d’identifier rapidement (à l’aide de graphiques et tableaux) les points forts et les axes de travail de l’élève. Toutes les informations sont automatiquement mises à jour à partir des informations recueillies sur les autres feuilles au fil des évaluations.
On y trouve notamment :
Un graphique de suivi des activités préparatoires ;
Un graphique de suivi des évaluations de connaissances ;
Un graphique de suivi des compétences liées aux exercices type-bac (composition et étude critique de documents dans le cadre de cette fiche de suivi créée pour l’histoire-géographie en niveau lycée) ;
Un graphique de suivi des autres compétences travaillées en classe ;
Un graphique représentant le nombre d’activités de remédiation et de valorisation réalisées (avec un objectif ciblé de 10 activité par trimestre).
Un tableau de synthèse des appréciations trimestrielles. Quelques jours avant le conseil de classe, chaque élève est en effet invité à compléter ce tableau en analysant lui-même ses résultats. Une discussion peut alors s’engager avec l’enseignant afin de proposer une appréciation co-construite et ainsi mieux comprise et acceptée par l’élève.
La feuille de suivi des évaluations des activités préparatoires permet d’identifier rapidement les résultats chiffrés et automatisés des activités préparatoires réalisées en autonomie. S’agissant d’activités notées, la note de l’élève est systématiquement associée à la moyenne du groupe. Une colonne “remarques” permet de commenter ponctuellement ces résultats afin de féliciter l’élève ou lui conseiller des activités de remédiation.
La feuille de suivi des évaluations de connaissances fonctionne exactement sur le même principe que la feuille précédente.
La feuille de suivi en cours de formation permet de mettre en oeuvre les principes de l’évaluation formative développés précédemment dans cet article. Il s’agit d’assurer un suivi des exercices et activités réalisées en cours de formation par l’élève afin d’atteindre ses objectifs individuels fixés entre chaque évaluation sommative. Nous conservons ainsi une trace du parcours d’apprentissage de chaque élève afin de l’accompagner au mieux dans sa progression. Il existe deux possibilités pour compléter ce fichier :
Directement par l’enseignant, en classe, qui peut ajouter des remarques au quotidien lorsqu’un élève réalise un exposé, s’investit particulièrement dans une activité ou à l’inverse se fait remarquer pour des bavardages, oublie son matériel…
Sur proposition de l’élève qui demande un exercice facultatif pour s’entraîner ou bien réalise une activité complémentaire (quiz de révision, fiche de synthèse sur une notion, plan détaillé de composition…) à mutualiser avec les autres élèves.
Les feuilles de suivi des évaluations par compétences sont les éléments qui nécessitent le plus d’adaptation d’une discipline à l’autre, voire d’un enseignant à l’autre. L’exemple disponible sur ce fichier bêta concerne la composition et l’étude critique de documents en histoire-géographie. Elles s’organisent de la façon suivante:
A chaque fois qu’un élève réalise une composition en situation d’évaluation sommative, sa production est corrigée à partir d’une grille de compétences qui lui permet de se situer sur une échelle à 3 niveaux (aussi appelées ceintures). Ainsi, il lui est possible de progresser étape par étape en fonction de son niveau de départ, en connaissance des critères d’évaluation, et en visualisant directement ce qui est attendu de lui pour atteindre le niveau suivant.
Pour valider un niveau, le professeur ajoute simplement le chiffre “1” et la case correspondante se colore automatiquement en vert. Lorsque le niveau n’est pas atteint, il lui suffit d’ajouter le chiffre “0” et la case se colore alors en rouge. La colonne “remarques et conseils” lui permet de commenter la copie au fur et à mesure de la lecture (notamment à l’aide d’un logiciel d’assistance vocale pour gagner encore plus de temps).
A l’issue de la correction, l’enseignant est invité à remplir un tableau de synthèse pour guider la rédaction de son appréciation générale (points forts, limites, objectifs pour la prochaine évaluation…).
Il peut alors soit imprimer ce document (format A4) afin de le glisser dans la copie de l’élève, soit l’envoyer directement par mail à l’élève.
Il convient également de noter l’existence d’un quatrième niveau de compétence qui n’est pas défini à l’avance par l’enseignant mais qui peut permettre à des élèves de dépasser les attentes d’un niveau de Terminale et ainsi les inviter à faire preuve d’autonomie en leur laissant un espace de liberté pour approfondir leurs activités.
Enfin, une feuille de suivi des compétences par exercice permet de suivre l’évolution évaluation après évaluation et d’illustrer visuellement la progression de l’élève au fil des entraînements.
Cet outil a ensuite pour ambition d’être appliqué de la même façon pour d’autres exercices en fonction des disciplines et des niveaux de classe. Par ailleurs, une autre feuille permettra à l’élève de solliciter une validation d’autres compétences mentionnées dans les instructions officielles (pratique de l’oral, utiliser les TIC, mener à bien une recherche, etc…).
Conclusion
L’outil proposé est actuellement en phase de test. Un bilan de l’expérimentation sera réalisé d’ici quelques mois à partir de témoignages d’élèves et de parents afin d’en proposer une version plus élaborée. L’idéal serait cependant de pouvoir élargir l’expérimentation en proposant d’autres modèles de feuilles de suivi de compétences adaptées à un maximum de disciplines, de niveaux et d’exercices. N’hésitez pas à proposer et mutualiser les vôtres en me contactant via les réseaux sociaux ou bien en utilisant le formulaire de contact de ce blog.
Orientations bibliographiques
Laurent FILLION, “Évaluer par paliers : pourquoi ? Comment ?”, sur le blog Peut mieux faire, 6 juillet 2016 [consulté le 03 août 2016].
Stéphanie FIZAILNE, “Classe inversée : Évaluer pour mieux apprendre, in Le Café Pédagogique, 07 juillet 2015 [consulté le 03 août 2016].
François JARRAUD, “Clic 2016, Quand la classe inversée réinvente l’évaluation”, in Le Café Pédagogique, 07 juillet 2016 [consulté le 03 août 2016].
Lucie MOTTIER-LOPEZ, Évaluations formatives et certificative des apprentissages, Enjeux pour l’enseignement, Editions de Boeck, 2013.
Jean-Pierre NOSSENT, « Évaluation ou contrôle, repères pour l’éducation permanent », in Analyse de l’IHOES n° 63, 15 mars 2010 [consulté le 03 août 2016].
Georgette NUNZIATI, “Pour construire un dispositif d’évaluation formatrice”, in Cahiers Pédagogiques, n° 280, janvier 1990 [consulté le 03 août 2016].
Laurent LESCOUARCH, « Quelle évaluation pour quelle pédagogie ? », sur le blog Psychologie, éducation & enseignement spécialisé, septembre 2007, [consulté le 03 août 2016].
Olivier REY et Annie FEYFANT, “Evaluer pour (mieux) faire apprendre”, in Dossier de veille de l’IFE, n° 94, Septembre 2014 [consulté le 03 août 2016].
Philippe TESTARD-VAILLANT, “”Comment mieux évaluer le travail des élèves ?”, in CNRS, Le Journal, 18 mai 2016 [consulté le 03 août 2016].
Etant moi-même professeur d’histoire-géographie, je me suis concentré sur le recensement des ressources disponibles dans cette discipline. Le site est cependant à la disposition des collègues qui souhaiteraient constituer un outil similaire dans leurs disciplines respectives.
N’hésitez pas à me contacter en utilisant les réseaux sociaux mentionnés à droite de cet écran ou dans la rubrique « contact » du blog.
Depuis quelques années, les applications en ligne permettant de créer facilement et rapidement des exerciseurs se multiplient. Elles ne présentent cependant pas toutes les mêmes fonctionnalités et l’une des difficultés consiste désormais à choisir le bon outil en fonction de ses objectifs pédagogiques et de son matériel. La série d’articles rassemblés dans la catégorie « Quiz et exerciseurs » a pour ambition de vous aider dans ce choix.
Présentation générale
Education & Numérique est un projet français, collaboratif, gratuit, open source, sous licence Creative Commons… soit autant de raison préliminaires de soutenir cet outil porté par une association !
Mais le principal intérêt de cet outil consiste à proposer la construction d’activités guidées en plusieurs étapes.
Il ne s’agit donc pas d’un outil à utiliser lorsque vous voulez simplement proposer un QCM à vos élèves (Learning Apps est alors beaucoup plus simple), mais d’un outil qui vous permet de proposer à vos élèves de véritables parcours d’apprentissage :
mobilisant plusieurs ressources,
nécessitant plusieurs types d’activités (QCM, QRM, textes à trou, etc.)
mettant en œuvre une progressivité avec des ressources mises à la disposition de l’élève au fur et à mesure de son avancement.
Points forts
Gratuit
Un catalogue bien organisé permettant de trier les activités par discipline et par niveau, mais aussi de rechercher des activités par mots-clefs.
Une interface ergonomique et sans fioriture lors de la publication des activités.
Les activités peuvent intégrer de très nombreux médias (pièces-jointes, images, vidéos, sons…)
La possibilité de créer rapidement un parcours d’apprentissage simple.
Points faibles
Les types d’activités sont limités (QCM (une seule réponse possible), QRM (plusieurs réponses possibles), textes à trous, et « glisser-déposer ».
Une interface d’édition un peu complexe, pas toujours intuitive, qui demande de consulter les tutoriels lors de la prise en main.
Il n’est actuellement pas possible d’obtenir les résultats des élèves afin de les exploiter.
Une série de tutoriels a été créé pour expliquer la création de chaque type d’activité est également disponible dans le catalogue d’Éducation & Numérique.
A cette occasion, les utilisateurs et les accompagnateurs de la #PEPS se sont mobilisés pour la création de ce poster qui sera présenté aux membres du jury :
Et je tiens tout particulièrement à remercier tous ceux qui ont accepté de témoigner dans le cadre de ce forum :
L’association Inversons la Classe, l’académie de Dijon et Canopé organisent le 27 janvier 2016 à l’atelier Canopé de Côte-d’Or une journée de formation autour de la Classe inversée dans le cadre de la #CLISE2016 (CLISE : CLasse Inversée : la SEmaine !). Par ailleurs, des animations seront proposées dans les Ateliers Canopé de la Nièvre, de la Saône-et-Loire et de l’Yonne.
Programme complet de la journée de formation académique
Le dispositif des « classes ouvertes » s’inscrit dans le cadre de la #CLISE2016. Elles sont organisées sur la base du volontariat par l’association durant toute la semaine, après information et autorisation du chef d’établissement.
L’idée consiste à permettre aux praticiens de la pédagogie inversée d’ouvrir leur classe à d’autres collègues durant la semaine du 25 au 29 janvier 2016 dans une philosophie d’échange et de partage bienveillant.
La carte ci-dessous représente les différentes manifestations proposées dans l’académie de Dijon pour la semaine de la classe inversée (cliquez sur la carte pour accéder à une version actualisée)
Les « classes ouvertes » sont représentées sous la forme de points bleus. Si vous souhaitez ouvrir votre classe ou assister à une des classes ouvertes proposées dans l’Académie, il vous suffit de vous rendre à cette adresse et de suivre les indications.
Si vous souhaitez obtenir des informations complémentaires sur la classe inversée ou que vous rencontrez des difficultés pour vous inscrire, n’hésitez pas à nous contacter par l’intermédiaire de ce formulaire :